Les filles et le sport: les femmes de l’élite?

Publié le 28 juillet 2014

Prochain Départ par Catherine Collin et Victoria L.-Chartrand

Les filles et le sport: les femmes de l’élite?

Les filles et le sport (article 2 de 3)

Première partie : Les filles et le sport: Quelle est la place des filles dans le sport amateur ?

Onze milliards de dollars ont été dépensés pour l’un des évènements le plus attendu au niveau international : la Coupe du monde de soccer se déroulant cette année au Brésil. Trente-deux nations sont représentées dans ce tournoi. Pourtant, malgré le fait que cette compétition est censée représenter des pays du monde entier, on laisse dans l’ombre près de 50 % de la population mondiale, les femmes. À ce jour, pouvons-nous mettre en doute l’équité homme-femme dans le sport au niveau élite ?

D’abord, il est facilement percevable que les femmes sont moins acclamées que les hommes durant les compétitions mixtes. En effet, durant les courses que vous pouvez tous et chacun assister, vous remarquerez qu’on applaudira avec ferveur les 10 premiers arrivés masculins. Tandis que les troisième et quatrième femmes traversant la ligne d’arrivée se verront parfois chanceuses si l’on remarque leur présence. Sans compter que, certaines performances féminines durant des évènements comme les Jeux Olympiques, tel le marathon, ne sont mêmes pas diffusées à la télévision. En effet, les médias sont beaucoup moins portés à parler des athlètes féminines, et ce, non seulement durant les Jeux Olympiques, mais durant toute l’année.

Ensuite, avoir le soutien des entreprises qui proposent une aide financière pour propulser la carrière des athlètes élites est fort utile, voire nécessaire la plupart du temps. Dans cette optique, Krystina Alogbo, la capitaine de l’équipe canadienne de water-polo, mentionne que les commanditaires sont plus hésitants à donner leur appui à son équipe comparativement aux équipes masculines. Une contrainte de plus dans la vie des athlètes féminines.

Ensuite, on peut croire que la raison pour laquelle il existe moins d’équipes ou de catégories féminines dans des sports tels que le water-polo et la boxe est en relation avec le fait que les femmes sont tout simplement moins intéressées par ces sports. Toutefois, cette raison peut être mise en doute puisqu’il y a plusieurs autres facteurs qui entrent en jeu. Les barrières psychologiques créées par les stéréotypes mènent la société à considérer normal qu’il y ait moins de femmes impliquées dans ces sports en est un. D’autant plus qu’une fois que ces femmes auront gravi les échelons pour se rendre au niveau olympique, elles seront victimes d’inégalités. Par exemple, comme il est mentionné sur le site officiel de l’équipe olympique canadienne, au plongeon, les hommes auront droit à un plongeon de plus que les femmes. À la boxe, les femmes compteront 3 catégories contre 10 chez les hommes.

Dans une autre optique, on peut se questionner sur la règlementation vestimentaire des femmes dans le sport. En effet, on mesure par exemple au centimètre près les bikinis des joueuses de volleyball de plage afin qu’il ne cache pas trop le corps de celles-ci. Est-ce par souci d’aérodynamisme ou pour la maximisation des cotes d’écoute ? En d’autres termes, est-ce pour atteindre un meilleur niveau de performance chez l’athlète ou pour attirer un public de manière sexiste ?

Parlons maintenant gestion. On constate qu’il y a un manque flagrant de femmes dans l’administration sportive. En effet, Brigitte Légarré de la Corporation Sports-Québec pour le Secrétariat au Loisir et au Sport mentionne dans sa recherche La place des femmes dans le sport au Québec que seulement le quart du personnel administratif des fédérations sportives est composé de femmes au Canada. De plus, seulement 9 % des entraîneurs canadiens sont des femmes. Cela peut avoir comme effet de pousser d’avantage les hommes à s’identifier au niveau compétitif que les femmes. Puisqu’il y a moins de femmes à la tête des sphères bureaucratiques sportives, les fédérations auront peut-être moins tendance à s’attarder à la meilleure inclusion des femmes dans une optique d’égalité des sexes.

De surcroît, Guylaine Demers, professeure au Département d’éducation physique de l’Université Laval, déclare que comparer les hommes aux femmes dans le sport, c’est comme comparer des pommes et des oranges. Les corps de l’homme et de la femme comportent en effet trop de particularités distinctes. Ces différences physiques se traduisent surtout au niveau de la taille, du poids et de la masse musculaire qui sont dues aux sécrétions hormonales qui diffèrent d’un sexe à l’autre. Les hommes sont d’ailleurs avantagés par leur force musculaire plus élevée due à la production de testostérone. Dans certains cas, on peut atteindre une différence de 50 % avec la femme. De plus, on constate chez la femme une plus grande présence de tissus adipeux, ce qui peut être un avantage dans les sports tel que la natation, mais aussi un désavantage dans les sports comme l’athlétisme. Malgré l’établissement de ces faits, certaines femmes se sentent dans l’obligation de prouver davantage leur potentiel ainsi que leur talent à compétence égale des hommes.

Bien entendu, nous pouvons observer d’énormes progrès depuis des années sur l’inclusion des femmes au niveau élite. Dans l’article Athlètes féminines en remontée dans la Gazette des femmes, on peut lire que même si les hommes participent en plus grand nombre aux Jeux Olympiques, le nombre de femmes qui y sont présentes tend à rejoindre celui des hommes. Mentionnons aussi que l’équipe canadienne a été la première à envoyer plus de femmes que d’hommes aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, 45 % des athlètes étaient des femmes, en comparaison avec les Jeux de Munich en 1972 où seulement 15 % étaient des athlètes féminines.

Article 2 de 3.
Lire la suite : Les filles et le sport: Fillactive

Catherine Collin et Victoria L.-Chartrand pour Courir.org
Courriel : prochaindepart@live.ca

Header > Bannière rotative

Bienvenue sur courir.org

Courir.org